La Grèce n’est pas que celui de la démocratie, c’est aussi le berceau de la moussaka. Et les Grecs sont en plein dans les deux. Bien sûr, nul ne peut s’indigner que le peuple soit consulté. Remarquons cependant que, lorsqu’on a supprimé la peine de mort en France, on s’est bien gardé de faire un référendum. En l’occurrence, les Grecs devraient voter pour ou contre la peine de mort pour l’euro. On ne comprend pas tout à cette crise mais le plus inquiétant est la solidarité des dirigeants européens avec les Grecs. On a l’impression que ce n’est pas le souci, la Grèce, qu’il ne s’agit pas juste de s’amputer le petit orteil. Ce n’est pas jeter le bébé qui pose un problème, c’est être sûr de garder l’eau du bain. Il y a quelque chose de sadique dans ce référendum, comme si les Romains avaient demandé aux chrétiens dans l’arène : «Pour ou contre les jeux du cirque ?», tout en les forçant à affronter les lions quelle que soit leur réponse, donnant ainsi plus de piquant au combat. Ce référendum, c’est un peu pour les Grecs la possibilité d’envoyer faire foutre le patron : ça fait plaisir sur le moment mais il arrive qu’on le regrette.
Telle qu’on nous présente l’affaire, la Grèce ressemble à un SDF que, par une nuit de grand froid, on fait monter chez nous, à qui on donne de la soupe et des vêtements propres dans la poche desquels on met cent milliards d’euros - et qui, au lieu de remercier, dit juste : «Attendez, il faut que je réfléchisse.» En plein Eurothon à leur bénéfice, les Gr