C’est simple, la droite. La droite, c’est simple comme l’extrême droite, comme la peine de mort et comme l’immigration zéro. C’est simple comme une guerre à zéro mort, en Libye, par exemple - zéro mort sous l’uniforme français, s’entend (les civils ne comptent pas). Objectif zéro, c’est un slogan indéfiniment déclinable, sur fond de «Plus jamais ça !» Zéro chauffard, zéro fumeur, zéro SDF mort de froid, zéro princesse de Clèves… Zéro, ça marche avec tout. Zéro, c’est carré ; ça parle, ça hurle, même, mieux encore que certain AAA+, qui peut encore nourrir un débat technique chez les économistes. Par contre, zéro récidive de crime sexuel, pas besoin d’être psy-truc ou psy-machin, au zinc du café des sondages ou au comptoir de la propagande, pour avoir un avis et fabriquer une unanimité. Ne sommes-nous pas tous concernés, directement concernés ?
Certes, nous le sommes, potentiellement, mais à peu près comme tout joueur par le tirage du gros lot d’une loterie : une chance ou une malchance sur quelques milliards… Pourtant, si la statistique est ici et là impitoyable, on n’a jamais vu de programme énoncer, promettre ni légiférer le droit pour tout électeur de gagner au loto ; par contre, concernant la certitude d’échapper, lui ou quiconque de ses proches, à un adolescent criminel récidiviste, si.
Surtout en temps de crise. En temps de crise, la peur, ça marche du feu de dieu. Normal. La crise est comme la guerre ; pas le temps de rééduquer ni de faire des prisonniers : il suffit de