Quelle injustice, quelle cAAAtastrophe : la dette qu'on s'apprêtait à léguer à nos enfants, voici qu'il va falloir s'en occuper nous-mêmes. Aucun des vingt-sept chefs d'Etat ou de gouvernement européens n'a d'idée pour sortir de la situation. C'est l'Europe de Babel qui devient l'Europe de la Méduse, l'union fait la farce. Même les experts ne savent pas ce qu'il faut faire, la seule chose sur laquelle ils soient d'accord est que ce que font les Etats est une idiotie. On a concédé de la souveraineté à l'Europe, mais l'Europe, de fait, l'a concédée aux marchés, si bien qu'elle n'en a plus non plus, de souveraineté. Jusqu'à présent, on était du bon côté des marchés et maintenant que ça tourne, on se rend soudain compte que leur pouvoir n'est pas dépourvu d'inconvénients. Les marchés, c'est un peu comme les islamistes : aux yeux de certains, il est difficile de leur accoler l'adjectif «modéré», ce terme n'appartient pas à leur Coran de base. Vis-à-vis des pays émergents, on doit passer pour des mauvais joueurs, comme des enfants gâtés à qui on finirait par supprimer la carte Bleue. Ça se précise, l'Europe se grécise. La crise de l'euro, comme avec Carla, «c'est du sérieux». On a dépensé sans compter et on vit désormais la dérive d'un continent incontinent.
«Européens, encore un effort ; Européens, encore un traité.» C’est en gros ce qu’on nous dit. Mais le temps des traités de Maastricht, Lisbonne ou Nice appartient à l’histoire. Il semble qu’à l’avenir on aura le traité