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Libération

Serais-je un de ces foutus dandys ?

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Alain Schifres.
par Alain SCHIFRES
publié le 31 décembre 2011 à 0h00

Samedi

Esprit de rapine

L’heure solennelle où l’idée cadeau et le paquet cadeau prennent l’avantage sur les objets normaux. Qui se soucierait le reste du temps de ces choses fantasques ? Qu’ai-je à faire, grands dieux, d’un étui à chewing-gum en lézard ou d’un mikado géant ? Quant aux paquets cadeaux, ils sont à base de papier cadeau, lequel, sitôt défait, remplit la pièce comme un gaz. Noël, ce sont des pères en sueur qui s’efforcent de mater, du tranchant de la main comme on tue les lapins, des hectares de papier chatoyant. Et voici qu’il est de mode de revendre ses cadeaux. Les bras m’en tombent. Un cadeau ne se revend pas, c’est indécent. Il se donne à une tante. L’esprit de rapine gagne tous les jours davantage. Au mot «bonus», voyez ces yeux qui brillent. Pour ma part, je ne l’envoie pas dire à ces gentilles filles au téléphone : gardez vos forfaits. Et le gratuit ! Fariboles ! La gratuité n’existe pas dans le monde qu’on nous fait. C’est toujours pour vous attacher. Ah ! Vous n’êtes pas les plus forts, camarades.

Je me relis : serais-je devenu un de ces foutus dandys ?

Dimanche

Légistes ravissantes

Une main d'homme sur une chose flasque. «Non mais regardez-le ! s'écrie Agathe, il palpe !Il ne peut tout simplement pas s'empêcher de la tripoter !» Puis, une substance translucide se répand sur l'écran plat. Il y en a autour de la table qui font beurk. Ceux-là même, je suis o