Sauf énorme surprise, Mitt Romney aura remporté, la nuit dernière, la primaire du New Hampshire, Etat aux électeurs tempérés. Grosse fortune et physique avantageux, ce conservateur américain assez modéré pour avoir su devenir, en 2003, gouverneur du Massachusetts, l’Etat le plus à gauche du pays, sera ainsi en bonne voie d’obtenir l’investiture républicaine qui ferait de lui l’adversaire de Barack Obama.
Si la politique n’était qu’affaire de raison, la campagne pour la Maison Blanche devrait donc se jouer entre deux séducteurs au sourire présidentiel et aux angles arrondis. A un sortant toujours plus soucieux de convaincre que d’imposer, s’opposerait un prétendant aux tempes également argentées et à même de s’attirer, le 6 novembre, les électeurs indépendants, ce centre qui balance à chaque scrutin entre démocrates et républicains, et mordre, surtout, sur l’aile la plus conservatrice de l’électorat démocrate, celle que Ronald Reagan avait su s’attacher dans les années 80.
Ce scénario devient plausible car la victoire du New Hampshire après celle de l’Iowa donnera un «momentum», un élan favorable, à Mitt Romney qui aborderait alors la Caroline du Sud dans les meilleures conditions possibles, y remporterait sa troisième victoire de suite et deviendrait par là dès le 21 janvier, le candidat naturel de la droite. Dans ce scénario, les républicains auraient mis toutes les chances de leur côté. Pour Barack Obama, le défi serait redoutable mais rien n’est encore joué car, en politiqu