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Libération

Agences et experts contre les peuples et les partis

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publié le 20 janvier 2012 à 0h00

Alors, ces agences de notations ? Facteurs de crise ou «thermomètres» de «la crise»? Ces Moody’s, ces Fitch et ces Standard and Poor’s, sont-ce les décrypteurs de la chose économique ou le bras armé des marchés? Les deux, évidemment, puisque, évidemment, mécaniques juges et parties…

Notez que je dis ça, je dis rien. Je ne suis qu'un citoyen encore sonné de constater comme tous les agenciers notateurs, depuis des années aveugles à tout -de la crise des subprimes à celle de Lehman Brothers en passant par la déconfiture d'Enron- demeurent faiseurs de Premiers ministres ou de président de Banque centrale européenne, eux-mêmes recrutés chez les ex-banquiers faillis de Goldmann Sachs. Pour nous sortir de «la crise», bien sûr… A moins que ce soit pour accoutumer les peuples au dogme de l'austérité capitale (There is no alternative), et à seule fin de les réduire. Comme des Grecs. Vous y êtes : nous en serons, si nous n'en sommes déjà.

Notez encore que, moins reporter d'espoir que salarié un peu désespéré, je ne suis pas non plus un think tank, Gironde ni Marais d'une République des Idées ou explorateur de Terra Nova, toutes sociétés bavardes où se bousculent tant d'experts et spécialistes de revues et de plateaux qui relayent tous et partout la même doxa indéfectiblement libérale. Accrochant à la locomotive Rigueur et son tender Triple A, carburant à une plus ou moins explicite Règle d'or, leurs wagons d'Union nationale, ces officines sont aujourd'hui le pendant idé