Pour ceux qui seraient en manque de cible pour leurs fléchettes, voilà donc le visage de l'homme le plus détesté d'Italie, et également un peu maudit en France, en Allemagne et au Japon, mais pas du tout en Laponie, puisqu'il n'y avait aucun passager esquimau à bord du Concordia. Ce paquebot de croisière qui a fait naufrage dans la nuit de vendredi à samedi derniers (onze morts à ce jour) et dont Francesco Schettino (c'est lui !) était le capitaine, semble-t-il pas du tout courageux.
Tout le monde lui est tombé dessus. Les passagers du Concordia, les familles des victimes, on les comprend, mais aussi ses anciens collègues de navigation qui n'ont pas de mots assez durs pour le qualifier de «bouffon».
Pourtant, si on ne savait pas ce que le capitaine du Concordia n'a pas fait (avec lui, c'est plutôt les femmes et les enfants après), on pourrait estimer que son allure est plutôt celle d'un «pacha» ordinaire sur une «croisière s'amuse» de ce type. Le teint surcramé, un certain embonpoint, la toison bouillonnant hors du décolleté de la chemise, le bracelet en or et la montre carrossée comme une Lamborghini (notons l'étrange absence d'une dent de requin en sautoir), le lourd poids de ses galons sur les épaulettes, un badge agrafé au-dessus de sa poche poitrine indiquant qui il est (le commendatore !) au cas où on l'aurait confondu avec un pizzaïolo. Autant dire un parfait physique de bel canto. On dirait qu'il va parler, mais aussi bien i