Samedi
Odeur d’Italie
Ce matin, revenant d'Aix-en-Provence par le TGV et traversant le Morvan embrumé, j'avais plongé dans une rêverie récurrente : pourquoi ne pas aller vivre dans cette ville admirable ? Avec ses façades raffinées, ses arbres dépouillés qui sculptent l'horizon d'hiver, son odeur d'Italie, sa splendeur des grands siècles ? A mon arrivée, je trouve ceci sur Internet : «La ville est très sale (détritus, crottes de chien, poubelle, graffiti…), bruyante (klaxon), pollution, pas de place sur les trottoirs pour marcher, voitures partout dans les rues, même piétonnes… Les gens sont agressifs, seuls les marchés sont sympas. C'est la ville de la carte postale, mais à y vivre c'est pas du tout cool.» Je n'ai rien vu de tel, mais je ne suis restée que deux jours. Ce à quoi cependant j'ai échappé cette fois, c'est la fièvre acheteuse du samedi après-midi. Une foule pressée, harassée, s'entasse comme elle peut dans les rues étroites entre les boutiques franchisées. Tout le charme de la ville s'évapore.
Dimanche
Modernité
Un article dans la presse : les médiathèques doivent impérativement se transformer, car pour tout un public jeune «habitué au smartphone et à la tablette», «un bouquin est rébarbatif». Diable ! Ça n'a pas traîné : les smartphones n'ont pas dix ans, les tablettes en ont deux ou trois, et déjà ça rend «le bouquin» obsolète ? Il faut croire que son assise n'était pas b