De septennale, la complainte est devenue quinquennale, comme la durée du mandat présidentiel, et l’héritière et candidate du Front national en fait un argument de campagne : «Mes parrainages, mes parrainages !», va-t-elle pleurnichant sur les estrades (et mardi encore sur le parvis du Sénat), comme s’ils lui étaient dus. A six semaines de la date limite du dépôt des 500 signatures nécessaires, la rumeur autorisée par elle-même prête à Marine Le Pen quelque 350 promesses, sans que personne puisse formellement exclure que ce rituel ramdam ne relève d’une rituelle intox. En 2007, Papa prétendit avoir fini ric-rac avec 507 cautions déposées, mais la règle n’impose pas aux candidats de révéler combien ont été recueillies. Va savoir, dans ces conditions…
Quoi qu'il en soit, la tambouille prend, et la question de la non-éligibilité à la présidence de la République de la fille qui ne la porte guère dans son programme, la République, se tripote désormais dans un formidable paradoxe, quand de doctes observateurs se demandent si elle ne constituerait pas un déni de démocratie. Ainsi le sondeur BVA établissait-il en début de semaine, pour le Parisien, que sept citoyens sur dix aspirent à voir Marine Le Pen autorisée à se présenter. Ainsi, tout naturellement, les trois pauvres minoritaires (parmi lesquels se range résolument l'auteur de ces lignes) qui se réjouiraient de son éventuelle non-qualification passeraient-ils pour des ennemis de la démocratie. Ainsi suffirait-il, pour ê