C'était mardi, à la une de notre turbulent confrère le Monde, dans son édition datée du lendemain… A la une et en manchette, s'il vous plaît : «Mélenchon - Le Pen, le match des populismes». Un an après que son dessinateur Plantu eut signé dans l'Express (du 19 janvier 2011) une caricature politiquement inepte et moralement abjecte assimilant le dirigeant du Front de gauche à la führieuse du parti d'extrême droite, qu'est-ce qu'il a pris au quotidien de midi à quatorze heures de réitérer, en associant les deux candidats à la présidentielle dans la même qualification de «populistes» - dont il a été assez établi qu'à force de prétendre confondre politiquement tout, elle ne signifiait plus rien ? Quelle haine à l'encontre du premier, quelle complaisance à l'endroit de la seconde ? Le Monde qui remet sur la table ce couvert mal lavé, le Monde et son lectorat notoirement éclairé, quand même…
La proposition est d'autant plus surprenante qu'elle s'énonce alors même que, coup sur coup, le ministre des nostalgies intérieures et post-colonialistes Guéant profère ses cochoncetés à propos des «civilisations qui ne se valent pas» ; qu'il les profère dans le huis clos pas anodin d'une réunion des cadres du très emphatiquement frontiste syndicat étudiant UNI (Union nationale interuniversitaire) ; et que le président candidat Sarkozy, pour mieux séduire ses auditeurs, approuve ostensiblement l'orateur (Libération du 7 février). Mardi, le s