Dès le début de cette semaine, tandis qu’on continuait d’ignorer si le candidat Sarkozy officialiserait dans les heures ou dans les jours son ambition de refaire président, l’intérêt pour l’affaire décrut encore, tout à rebours du «suspens» proclamé… Par le fait de quelque commencement de panique, peut-être, ce serait pourtant, murmurait-on, imminent ; mais, par un effet de trop-plein, la question, entretenue dans une journalistique schizophrénie, avait depuis longtemps cessé d’en être une. Elle l’était si peu, en effet, que, pour satisfaire au goût qu’il convenait de faire semblant d’y porter, il avait fallu l’étirer infiniment, la mâcher et remâcher telle un vieux chewing-gum afin d’en extraire encore un vague remugle de saveur sucrée.
Ainsi vit-on la profession jouer à faire semblant de se moquer du président, et lui de se prêter au jeu en se moquant d'elle, dans la connivence d'une écœurante mise en scène, à seule fin d'en occulter le bilan d'un quinquennat disqualifiant. S'exhibèrent ainsi, ad nauseam, ces attouchements trop familiers que l'encore chef de l'Etat imposait à de pauvres hères contraints de se lever tôt pour figurer, dans des hangars hantés de courants d'air glacés ou sur des chantiers de construction où gelait le béton dans les bétonnières, le peuple laborieux. Le pas encore candidat lui tapait sur le ventre, au peuple laborieux et de préférence basané, l'attrapant à la nuque et l'écartant de sous les indiscrets projecteurs pour lui désigner, dans