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Libération

Présidentielle : deux favoris l’un à l’autre attachés

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publié le 24 février 2012 à 0h00

Voleur, menteur et prébendier… D’Annecy à Marseille en passant par Fessenheim, le candidat Sarkozy, qui, en matière de vols, de mensonges et de prébendes, parle d’or, a successivement lâché ces paquets contre son adversaire socialiste - le seul, paraît-il, susceptible de le défaire lors du prochain scrutin présidentiel. Tiens, m’étonnai-je à la première salve, voilà le copain de Bettencourt et de Proglio qui s’énerve. Et, un peu interloqué tout de même, je me surpris à guetter avec une impatience gourmande la réplique du triplement insulté. Mais plusieurs jours passèrent et de réplique, point.

C’est embêtant, me dis-je alors en mon for intérieur. François Hollande a beau n’être pas mon candidat de premier tour, il reste tout de même susceptible de le devenir au second… Menteur, voleur et prébendier, et il ne dit rien ? Ne comprend-il donc pas que, s’il doit nous représenter, nous sommes quelques millions à froncer le sourcil en essuyant ces crachats à lui adressés, et qui nous éclaboussent tous ? J’étais naïf, sans doute. Je croyais que l’homme qui se réclame du beau nom de socialiste, et à ce titre dépositaire putatif de ma dignité d’électeur, aurait à cœur de défendre mon honneur, sinon le sien. Je croyais que les mots avaient un sens, et qu’à l’heure des échéances plus encore qu’à l’ordinaire, on faisait campagne avec. Je croyais qu’ils constituaient l’essence même de la politique. Je n’avais pas compris que ce silence était délibéré.

Etais-je benêt, hein ! Heureusement, l