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Libération

Retour en fanfare et en campagne du : «Il n’y a pas de plan B»

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publié le 9 mars 2012 à 0h00

Ce n’est pas la campagne qui est «sale». Ce sont les réponses et non-réponses à la crise des «grands candidats», toutes prometteuses d’un avenir d’esclavage résigné et d’une universelle déshumanisation, qui sont dégueulasses.

Bien sûr, on peut s'amuser un moment du désarroi du petit président dans les ruelles du Petit Bayonne, jouir de la panique démesurée de sa garde rapprochée face à une bronca spontanée que les gazettes unanimes requalifièrent en «chahut», et hurler de rire un jour encore en entendant Juppé élucubrer, façon Morano, un complot socialo-terroriste. Bien sûr, on peut branler du chef, sur le mode accablé, au succès de l'enfumage, par la raciste Pen, d'une campagne réductible à un référendum sur les modes rituels d'abattage, tout en se disant par devers soi qu'il n'est décidément pas que les bovins qu'il faudrait estourbir. Bien sûr, on peut sourire aux psychologisantes repentances, un peu Gala et très obscènes, d'un candidat sortant dont les amours contrariées constitueraient tout à la fois l'alibi de son bilan et la raison du désamour qu'il inspire à son propre camp. Ne jamais oublier, cependant, que ces impudentes pleurnicheries ne sont jamais innocentes.

En cette fin de règne qui prend tous les jours la forme d'une tragicomédie dont le héros sans cesse balancerait entre les rôles de Néron, du Père Ubu et du Dr Folamour, donc, l'épilogue se dessine dans les soubresauts névrotiques d'un discours fascisant, tout à la fois contraint et désiré, mais assén