SAMEDI
Pleurs de bébés
Bachar al-Assad promet de nouvelles mesures tout en continuant à massacrer des journalistes étrangers en plus de son peuple. L'Occident s'indigne mais n'intervient pas. Pourquoi le ferait-il alors qu'il était resté bras croisés en 1982, lorsque l'aviation d'Assad père pilonnait le Liban ? Le vacarme de leurs chars arpentant la ville basse remplissait d'effroi les habitants du quartier chrétien terrés dans les abris. «Ils vont construire leurs mosquées sur le toit de nos églises», criait ma vieille tante réfugiée à Beyrouth depuis que la guerre faisait rage dans sa montagne. Le téléphone charriait hurlements, sanglots, pleurs de bébés. Protégée par la page blanche, j'écrivais pendant que mes compatriotes marchaient à visage découvert sous la mitraille, je racontais leur enfer dans le calme de mon appartement parisien. Autant de morts que de mots sur ma page. Je rasais les murs lorsque je m'aventurais à l'extérieur, comme si les francs-tireurs œuvraient sur les toits du XVIe arrondissement. Je m'adressais au pompiste et à la boulangère en arabe, fâchée avec la langue française parce que la France ne répondait pas à nos appels. Arête en travers de ma gorge, l'image de Bachar al-Assad à la tribune du 14 Juillet, un an après Kadhafi.
DIMANCHE
Grands prédateurs
Vu le film Elles avec Juliette Binoche. Et découvert des étudiantes qui se prostituent sans états d'âme, pour payer des