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Libération

Patriotes, saucisse ou merguez ?

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publié le 10 mars 2012 à 0h00

Halalal, quelle histoire. Aujourd'hui, tout le monde nous parle de la patrie. Marine Le Pen appelle ses électeurs des «patriotes», François Hollande réclame du «patriotisme» pour sa tranche d'impôts à 75 %, Nicolas Sarkozy veut «une France forte» - et voici qu'un patriote de chez nous ne doit manger que du fromage de chez nous. Mais si François Fillon veut rationaliser les religions, il a du pain sur la planche et le catholicisme ne sera pas épargné. A quand un référendum «la Vierge était-elle vraiment vierge ?» On murmure que la droite préparerait des halalotests. On admet que la religion puisse faire souffrir des hommes, des femmes, des enfants - mais des animaux ? Il est pourtant malheureusement normal pour des animaux de subir un traitement inhumain. Il faudrait les abattre en les gavant de bonne nourriture et en leur faisant écouter du Mozart devant un film New Age : ainsi, ils s'endormiraient sereinement avant le massacre et on pourrait les digérer en toute bonne conscience. Au demeurant, les défenseurs des animaux ne peuvent qu'être favorables aux interdits alimentaires grâce auxquels beaucoup de leurs amis sauvent leur peau (et leurs oreilles, leurs jambons et leurs petits salés) : les porcs au Moyen-Orient, les vaches en Inde, les lapins aux Etats-Unis. Saucisse ou merguez, c'est la nouvelle fracture patriote.

Si chaque candidat représente une part de la patrie, moins il y a de candidats et plus la patrie est unie. Bourrer les urnes russes