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Libération

Supplique à la gauche européenne

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publié le 14 mars 2012 à 0h00

Ça y est, c’est fait. L’unité de l’Europe est maintenant, enfin, au cœur du débat politique européen. Elle l’est, malheureusement, pour des raisons pernicieuses et dangereuses pour sa pérennité. Elle l’est car l’Union pèse sur les fins de mois de ses citoyens depuis que ses dirigeants - leurs dirigeants nationaux - ont opté ensemble pour une politique d’austérité généralisée. Elle l’est, autrement dit, parce qu’un rejet de l’Union s’affirme dans les opinions européennes.

Avant que ce rejet ne devienne majoritaire et que l’Europe n’ait dispersé ses forces dans un siècle que domineront les Etats-continents, l’urgence est donc de défendre l’Union - non pas de la pourfendre comme Nicolas Sarkozy l’a fait, dimanche, à Villepinte, mais de marteler quatre choses essentielles, parfaitement audibles et que seule la gauche peut dire.

La première est que, riches ou pauvres, Allemands ou Grecs, nous avons tous à nous désendetter pour ne plus être à la merci de nos créanciers mais qu’il y a d’autres moyens de le faire que de réduire à la hache les salaires, les retraites, les droits sociaux et les dépenses publiques. Cette potion qu’imposent les droites aujourd’hui majoritaires en Europe ne mène qu’à casser le peu de croissance européenne, qu’à réduire les rentrées fiscales et accroître l’endettement qu’elle prétend réduire. Cette politique n’aura pour résultat que de bientôt anéantir la protection sociale alors que l’Europe pourrait rééquilibrer ses comptes et stimuler sa croissance en me