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Investissements : le Qatar ne tarit pas

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Fiction . En 2022, dix ans après avoir pris 2% de Total, l’émirat contrôle jusqu’aux élections françaises.
par Dalibor Frioux
publié le 15 mars 2012 à 0h00

Elle est bien loin, l’époque où le Qatar se contentait de participations dérisoires dans les multinationales occidentales, comme les 2% de Total en 2012, il y a dix ans.

Rappelons que début 2021, la population de l’émirat se partage entre deux communautés, une trentaine de milliards de mètres cubes de gaz, et une autre trentaine de milliards de barils de pétrole musulmans. Doha dispose surtout de richesses naturelles colossales, puisque son sous-sol regorge d’Indiens, de Pakistanais, de Philippins et de Sri-Lankais. Au fil des décennies, la puissance de frappe financière du pays est devenue colossale.

Depuis toujours, la France a été une terre d’élection des investissements qataris. Non content du rachat de l’OM, de l’OL, de l’acquisition de la partie droite des Champs-Elysées, de 57% du vignoble bordelais (en valeur), des portions pentues du Tour de France, du département d’égyptologie du Louvre, le dernier rejeton de la dynastie Al-Thani avait, on s’en souvient, contribué au désendettement de la France en acceptant de racheter l’ensemble des bâtiments officiels où l’Etat devenait désormais simple locataire. Ce partenariat public-privé de grande ampleur avait permis in extremis à la France de rester dans la zone euro et ouvert la voie à la réélection de François Baroin. Une nouvelle étape a été validée aujourd’hui avec l’accord donné par le Conseil constitutionnel au rachat des droits de retransmission exclusifs des résultats de l’élection présidentielle de 2022. Pour la plup