Samedi
Rocker kamikaze
Commençons dans le rire et la gaîté ce journal des jours enfuis. Je possède un Pendu de Robert Malaval (1937-1980) que je n'ai jamais accroché sur un mur, peut-être par superstition ou plus sûrement par un esprit qui tient de la logique et de la compassion : les pendus n'ont pas à l'être une seconde fois. Malaval ? Un peintre auquel la galerie de l'Exil consacre une petite exposition. 1980 : pendant deux mois, celui-ci affronte en public des toiles vierges à l'aide d'un ventilateur à paillettes et de poignées de couleurs jetées comme des sortilèges. Le «rocker kamikaze» à la mèche très «Jean Eustache» finit par se tirer une balle un mois après son marathon de Créteil. Rideau, oui, mais un rideau au néant étoilé. Changement de dimension spatio-temporelle comme je les affectionne, avec le rallye de l'amie d'enfance de ma fille, la petite-fille d'un académicien aux yeux très bleus. Un événement nocturne qui impose une conduite sociale particulière. Celui-ci doit permettre aux enfants de bonne famille de se rencontrer et, but de la manœuvre (dérapages incontrôlés prohibés), de capturer pour la vie un garçon ou une fille de son milieu. Pendant qu'appareil photo en main, le spécialiste du siècle des lumières, Marc Fumaroli, cherche à éclairer les riches heures de cette fête tribale désuète et charmante, une femme fait observer à une autre qu'il ne sert à rien de surveiller leurs filles car elles sont presque tro