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Libération

«Si je perds, attention…»

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publié le 17 mars 2012 à 0h00

En prétendant qu’on n’entendra plus parler de lui s’il perd la présidentielle, Nicolas Sarkozy joue encore avec nos peurs. Mais est-ce bien joué ? Ça ressemble à «Retenez-moi ou je fais un bonheur». L’actuel président n’est pas un dessert si savoureux que la perspective d’en être privé soit tellement menaçante et qu’on se sente alors au pain sec et à l’eau, d’autant que c’est justement dans l’espoir de ne plus subir ce régime draconien que certains voteront contre lui. Nicolas Sarkozy aurait dit que, en cas de défaite, il se pendrait à un croc de boucher (pas halal), on a beau ne pas croire à ses promesses, peut-être que quand même ça nous aurait donné mauvaise conscience. Mais qu’il déclare vouloir partir avec femme et enfants en vacances dans un hôtel de luxe aux Bahamas si le suffrage universel tourne mal, on est prêt à le lui concéder si c’est le prix à payer pour en être débarrassé. Qu’il retourne à sa carrière d’avocat - pour, pourquoi pas ? dédaigneux de l’argent et du bling-bling, défendre des étrangers en situation irrégulière contre des lois iniques dont il se fait fort de montrer qu’elles sont anticonstitutionnelles -, très bien, pourvu qu’il déguerpisse de l’Elysée. Et puis il aura peut-être besoin de toutes ses compétences juridiques pour gérer au mieux les suites personnelles de l’affaire Karachi, entre autres, si jamais il redevient simple citoyen.

Il y a un côté petit Nicolas de Sempé et Goscinny chez l'actuel président : «Si c'est comme ça, je partirai et tou