En attendant le(s) programme(s), en attendant de savoir comment, sous la dictature de la crise du capitalisme et la présidence de tel ou telle, nous allons survivre ou mourir, se dissolvent dans la campagne les mots et les images d’irréelles figures… Il y a encore, dans les meetings circassiens de l’UMP, Alliot-Marie, en réminiscence tarnaco-tunisienne de barbouzeries diverses. Il y a Eric Woerth, comme une valise occulte. Il y a sur des ondes l’ondoyant Jack Lang, passerelle entre deux quinquennats - et puis, hop! il n’y a plus. Il y a l’ahurissante Bernadette Chirac hélant un micro qui passe pour y radoter de vénéneux états d’âme (le micro, qui n’a à cet instant rien d’autre à foutre, recueille.) Il y a tout ça qui pue le vieux, la rouille, le rance, la ruine et le moisi, le sale et la mort.
Ces figures meublaient la scène d'une campagne lente, d'une expectative seulement nourrie de sondages… Advint «l'affaire Merah» et voici que tout se détraque et que tout prend sens : soudain, les «civilisations» de «ceux qui sont là» et qu'«on ne parvient plus à assimiler» du trio Buisson-Guéant-Guaino (Libération de mardi) rencontrent «les avions et les bateaux» de la Pen tout emplis de Mohamed Merah. Et la peur partout convoquée pour faire tout oublier, toutes les affaires, toute la misère, les millions de «salaire différé» de Maurice Lévy et la «baisse tendancielle de l'augmentation du chômage» (Sarkozy - sic)…
L'occasion faisant l