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Libération

«Liliane, fais les valises»

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publié le 31 mars 2012 à 0h00

Pendant la campagne, les affaires continuent. Il semble que Patrice de Maistre n’ait pas voyagé qu’autour de sa chambre, à moins de considérer la Suisse entière comme un appartement de Liliane Bettencourt. Il serait devenu un spécialiste des tsunamis financiers, permettant au liquide de se déplacer en grande quantité. On fustige autant ceux qui exportent illégalement les capitaux que ceux qui les rapatrient illégalement. Comme si on préférait savoir l’argent sale en lieu sûr, en Suisse ou en Libye. Parce que feu le colonel Kadhafi serait aussi soupçonné d’avoir financé la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Et on le lui reproche. Pour une fois qu’il aurait fait quelque chose de bien : ce n’est pas tous les dictateurs qui investissent dans la démocratie. S’il n’a pas aidé Nicolas Sarkozy en 2007, on se demande d’ailleurs à quel titre il a été accueilli comme un roi plein de divertissement lors de sa dernière visite officielle en France.

Quel mal y a-t-il à rendre visite à une vieille dame qui vous prend pour son petit-fils et vous fait un gros cadeau ? «Elle était si heureuse d’offrir, monsieur le juge. Et j’aurais dû avoir le manque de cœur de lui briser le sien ?» Pour Liliane Bettencourt, ce doit être agréable de passer son temps à recevoir, à côté d’un gros coffre plein de bonbons, tous ces messieurs si sympathiques. On l’imagine, servant poliment le thé : «Avec ou sans millions ?», «avec un nuage de liquide ?», «laissez tomber les pincettes, prenez avec les doigts, on es