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Education européenne

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publié le 16 mai 2014 à 18h16

Education européenne est le titre du premier roman de Romain Gary. Il se situe pendant la Seconde Guerre mondiale. Rude école. Qu'il ne faut pas oublier. Qui n'est pas même entièrement terminée. Roman écrit en 1943, publié en 1945. Un romancier aviateur décrit la vie (et la mort) de résistants terrés dans la forêt. Dans la dernière page, si proche du Mythe de Sisyphe de Camus (1942), des fourmis escaladent sans s'en soucier, ni s'en écarter, en transportant chacune «toujours plus loin une brindille absurde», un livre qui porte le même titre que le roman mais que le héros mourant n'aura pas eu le temps, lui, de finir. Education européenne, donc (et pas «sentimentale»). Moment de la guerre, de «l'absurde» mais aussi de la résistance.

Mais quelle éducation européenne, aujourd'hui ? Quel rapport, entre ce roman, et l'éducation, aujourd'hui, en Europe ? Quoi de plus éloigné ? N'en n'avons-nous pas assez, même, de ce grand écart, entre les souvenirs de la guerre, et les institutions de Bruxelles ? Ne faut-il pas dépasser les premiers, et aussi les secondes ? Cela dépend. Mais de quoi cela dépend-il ? De la manière dont l'un et l'autre deviennent une «éducation», c'est-à-dire plus qu'une histoire ressassée et des institutions lointaines, mais l'histoire et les institutions de quelqu'un. Deux réponses, à donner, donc et pour repenser, l'une par l'autre, l'Europe et l'éducation.

Première réponse, on la résumera d'un mot : la littérature (ou,