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Libération

Statu quo ou rebond, aux électeurs de choisir

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publié le 20 mai 2014 à 18h06

On pourrait, et facilement, réconcilier les Européens et l’Europe. Ce n’est pas un rêve. C’est encore moins une utopie car il suffirait pour cela que la prochaine Commission reprenne les pouvoirs que se sont appropriés les 28 dirigeants nationaux mais que lui confèrent les traités, qu’elle reprenne l’initiative de projets communs servant l’intérêt général des Européens et réponde ainsi à leurs attentes.

La prochaine Commission, pourrait, d’abord, s’atteler à la réindustrialisation des pays de l’Union. C’est l’essentiel car on voit bien à quelle faillite a conduit la nouvelle répartition internationale du travail datant des années 80. Les néolibéraux avaient alors conçu d’abandonner la production industrielle aux pays émergents et de réserver aux pays développés la haute technologie et les services. Cette politique a eu ses succès. Elle a permis de sortir des pays entiers de la misère absolue et d’augmenter les exportations des pays riches en développant les capacités d’importation de nouveaux clients.

C’est loin d’avoir été négligeable. Un moment, cette politique a même pu sembler bénéfique à tous mais les délocalisations ont fermé les usines occidentales et le chômage a augmenté aux Etats-Unis comme en Europe, où s’exerce maintenant une pression à la baisse sur les salaires et la protection sociale. Plus inquiétant encore, les pays émergents sont en voie de concurrencer les Occidentaux sur les terrains de la haute technologie et des services car leurs ingénieurs - quelle surp