Il est ministre de quoi, déjà, Michel Sapin ? Des Finances, dites-vous ? Oui, ce serait cohérent… parce que dimanche soir, à l'entendre au Grand Jury RTL-le Figaro-LCI, réagir à chaud bouillant et en direct à la décision de Jérôme Kerviel de se rendre à la justice de [son] pays, comme on dit, je l'ai cru un instant en charge du ministère de l'Intérieur. Ou plutôt, de l'administration du Bagne, de la chiourme et des galères - et des bois de justice, aussi…
Ah ! L'affaire Kerviel… à la fois très simple et très compliquée, comme radote le capitaine Haddock, et que nous avons perçue, comme tout le monde, par paliers. Lorsqu'elle éclata, début 2008, à travers la révélation des trafics du trader de la Société générale, ce fut d'abord un mélange de suffocation écœurée (5 milliards, tout de même…) et de gigantesque marrade (le banquier arrosé). La crise des subprimes mûrissant depuis déjà plusieurs mois les comptes pourris de Lehman Brothers et le krach qui s'ensuivrait, Kerviel incarnait l'amoralité robotique d'un système qui découvrait ses égouts comme on ouvre ses portes. C'est peu dire qu'en bling-blinguant mécano de la Générale, tout à la fois esclave, dealer et petite main des marchés financiers, l'homme ne nous était pas sympathique. Avoir réussi, contre ses parrains, le casse du siècle ne l'exonérait de rien, pas question de le regarder comme des nôtres. Jérôme Kerviel, l'aliéné du Front Desk enchaîné de son plein gré à ses écrans, n'était pas Robin