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Libération

Impossible normalité présidentielle

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publié le 23 mai 2014 à 18h06

Deux ans après son arrivée au pouvoir, l’heure des premiers bilans a sonné pour François Hollande. On glose beaucoup, entre autres, sur la façon dont il aurait dévié du vœu solennel de normalité qui accompagna son accession au pouvoir. La photographie qui l’a montré, lors d’une rencontre récente avec Angela Merkel, abrité sous un parapluie que tenait un fonctionnaire, tandis qu’à ses côtés, la chancelière allemande tenait elle-même son pépin, a suscité des railleries : un président normal, certes, mais pas au point de porter lui-même son parapluie ! Une présidence modeste, de toute évidence, mais toujours dans le respect du cérémonial monarchique des institutions françaises et par conséquent, d’une affirmation continuellement surjouée de la structure hiérarchique du pouvoir.

Ne soyons pas trop sévères cependant : parvenir à être normal n'a jamais été simple. Et s'avère plus difficile encore quand on dirige l'Etat. Un exemple, parmi mille autres. Il y a quelques semaines, au terme de la finale de la Coupe de France de football, que l'équipe de Guingamp venait de remporter, un journaliste de France Télévisions s'avança vers François Hollande pour recueillir ses impressions. On s'attendait à ce qu'il lui donne du «Monsieur le Président». Mais son mode d'adresse fut imperturbablement «Président». «Président, qu'avez-vous pensé de ce match ?» «Président, qu'avez-vous pensé de l'ambiance dans le stade ?» Pour le moins inhabituel. Mais logique : après tout, l'homme qui tend