Je ne comprends pas le choix de Jean-Luc Godard : «Je n'irai pas à Cannes parce que j'y suis déjà allé !» Comment un homme qui a passé sa vie à «dépeindre la confusion mentale de sa génération» peut-il bouder une telle manifestation ? Personnellement, j'adore cette quinzaine, je l'attends toute l'année, un peu comme Noël ou un anniversaire. D'habitude, le peuple râle, manifeste, refuse sa condition mais là, à Cannes, il l'accepte. C'est la magie du Festival ! Confinés derrière des barrières, serrés comme des sardines, des gens adulent et applaudissent un petit cercle de nantis plus beaux, plus riches et plus minces qu'eux. Des étoiles habillées, nourries et logées gratos… et qui chaque année rajeunissent même si du coup, certaines n'arrivent plus à sourire. Le cinéaste du Mépris se serait régalé avec cette 67e édition. Il aurait pu poser sa caméra et réaliser un doc dévoilant le vrai visage du Festival pour le présenter en ouverture lors de la 68e édition. Une œuvre ultime, une sorte de mix du Bal des Vampires et de Barry Lyndon, avec en premier plan, Sophia Loren montant les marches, effrayante, spectrale. Derrière, par solidarité, pour qu'elle ne soit pas l'unique zombie de la soirée, le public aurait entamé la chorégraphie du clip de Michael Jackson, Thriller.
Une intro très gore qui aurait enchaîné avec un gros plan de Carole Bouquet vomissant ses fruits de mer sur la Croisette. Allergique aux cru