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Libération

Pas de printemps pour Grace Kelly

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publié le 23 mai 2014 à 18h06

S’il y a une femme qui a fait des choix de vie incompréhensibles, c’est bel et bien Grace Kelly. Voilà une créature dotée d’une beauté surhumaine et d’un incroyable talent qui renonce à un avenir doré à Hollywood pour s’enterrer dans le palais d’une petite principauté ridicule. Comment s’empêcher de penser que la jeune actrice n’ait pas été atteinte d’une dépression profonde la rendant inconsciente de sa propre valeur ?

Seules les idées noires germant dans l’esprit des déprimés ont pu lui faire croire qu’elle avait plus à gagner en épousant le prince de Monaco qu’une carrière cinématographique incertaine. Mais alors, pourquoi ne pas avoir regretté et voulu divorcer pendant les parenthèses de lucidité que la dépression laisse parfois à ses malheureuses victimes ?

Grace de Monaco, le film qu'Olivier Dahan a consacré à la vie de la princesse, cherche à répondre à cette lancinante question. L'intrigue a lieu en 1962, au moment où Hitchcock propose à la princesse de jouer dans Pas de printemps pour Marnie, alors qu'elle traverse une grave crise conjugale. L'occasion pour elle de revenir sur des choix arrêtés quelques années plus tôt ? Or, ce que nous montre Grace de Monaco, par un invraisemblable détournement des faits historiques, c'est que la princesse réalise un choix formidable en décidant de rester dans son palais. Si elle n'avait pas ainsi agi, la merveilleuse principauté de Monaco aurait pu être anéantie par les chars impitoyables du général De Gau