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Libération
Chronique «Ironiques»

Je suis profondément Copé

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(Caricature de Stefano Rossetti)
publié le 30 mai 2014 à 18h06

Tout le monde s’acharne sur Copé sans essayer de le comprendre. Comment ce jeune homme de bonne famille, né à Boulogne-Billancourt en 1964, est-il devenu en quelques années l’homme politique le plus haï de France ?

Couvé, choyé par sa maman, le petit Jean-François, qui porte des lunettes de vue et répète à l'envi à ses camarades d'école «plus tard, je serai président de la République», fut fatalement bizuté, martyrisé. Difficile de ne pas piquer le pain au chocolat d'un enfant myope et maigrelet, premier en tout, amateur de bons points et fayotant en permanence avec la maîtresse. Lorsqu'il rentre de l'école, hoquetant : «Je suis profondément choqué», une formule qui deviendra sa marque, Monique, sa maman, le console en lui caressant les cheveux… à l'époque, il en a encore. L'enfant souffre aussi d'une blessure secrète, dissimulée durant des années : le métier de son papa, Roland Copé, proctologue à l'hôpital Saint-Antoine, spécialiste en chirurgie hémorroïdaire. Impossible de l'avouer à ses copains. Il a bien pensé leur faire une démo à l'aide de son pain au chocolat, mais dès qu'il le sort, on lui pique !

Ce n'est qu'en 2008, lorsque Roland cesse d'opérer pour devenir comédien dans le feuilleton Plus belle la vie, que JF préférera dire qu'il est proctologue.

Malgré ses déboires, le petit JF s'accroche à l'instar de son héros préféré Zorro : «Un homme vaillant qui se relève toujours quand il tombe de cheval.» Brillant élève, ses efforts finis