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Libération

Nouveaux nationalistes et nouveaux jihadistes

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publié le 3 juin 2014 à 18h06

Ils ont un point commun qui dit bien des dangers. Les uns ont peur de l’islam et le haïssent, les autres s’en revendiquent au contraire. Tout semble les séparer mais, entre ces électeurs européens qui viennent d’assurer la progression des extrêmes droites europhobes et ces jeunes musulmans d’Europe partis combattre, en Syrie, avec les plus fanatiques des jihadistes, il y a une même angoisse identitaire et une même certitude que le salut serait désormais à chercher dans un repli communautaire, national ou religieux.

Prenons ces petits-enfants de l’immigration musulmane qui rejoignent en si grand nombre les maquis syriens de l’Etat islamique en Irak et au Levant. Tous n’en reviennent pas pour aller tuer au Musée juif de Bruxelles mais tous ont un passé de gosses ballottés, perdus, paumés dans des pays que la naissance a fait leurs mais où leur nom ajoute un lourd parfum d’ailleurs à l’échec scolaire puis social. Il ne s’agit pas de leur trouver toutes les excuses puisque tant d’autres, avec le même handicap mais très majoritairement, ont su éviter leurs dérives mais le fait est qu’être pauvre et de famille musulmane est une double peine en Europe. La tentation peut alors être grande de se revendiquer comme avant tout musulman, d’en venir à détester l’Occident et de céder à une fascination pour cette ambition d’affirmer l’islam qu’est le jihad. Il suffit, pour cela, de vouloir se venger et venger, en même temps, une communauté fantasmée, de voir défiler les images des horreurs c