A l'occasion de sa récidivante saillie crématoire, on se serait bien demandé à quoi il pouvait encore servir, Le Pen-le vieux, qui ne «dérape» ni ne «dérive» en radotant son antisémitisme mécanique et essentiel… A rappeler que son Front national est un parti d'inspiration crypto-nazie ? (Mais on le savait, ça.) A servir de faire-valoir à l'héritière, que notre increvable Finkie distinguait lundi sur Inter («Même sa fille condamne ses propos») avant de conclure un peu vite, à notre goût, que «l'antisémitisme n'est plus un vecteur d'adhésion au Front national» ? (Antiracisme et humanisme seraient-ils donc, sinon d'inédits «vecteurs d'adhésion», les nouvelles valeurs du lepénisme ? Le truc nous avait échappé.) A confirmer, sur l'air de «Papy s'est encore chié dessus», que la vieillesse est un naufrage, au risque de bienveillante complaisance envers les vicieux exercices de lexicologie du patriarche? A mesurer, à l'indigence des répliques procédurières que la sortie du toujours «président d'honneur à vie» du FN suscita, la normalisation du mal et la banalisation du symptôme ?
De tout un peu, sans doute, dans une opaque et rance fragrance de c’est-pas-si-grave. A quoi bon prétendre encore combattre le Front national ? Ceux-là qui s’y emploient encore, ne serait-ce que par le verbe, l’opinion majoritaire, quand elle ne s’en défie pas, les regarde, au mieux, comme des «excessifs», au pire, comme des Hurons.
Et cela advient, songez-y, tandis que par