Désaimée de ses citoyens et toujours plus impopulaire, l’Union était à bout de souffle. Encore quelques années de statu quo et l’idée même d’unité européenne était menacée mais, dos au mur, l’UE se ressaisit et paraît entrer dans un cercle vertueux fait de démocratisation et d’évolutions politiques de fond.
Rien n’est encore certain, mais, premier point, le Conseil européen, l’assemblée des 28 chefs d’Etat et de gouvernement, devrait finalement désigner, ce week-end, Jean-Claude Juncker comme candidat à la présidence de la Commission. Le Conseil le fera contre la Grande-Bretagne dont le Premier ministre, David Cameron, devrait exiger un vote afin d’exprimer son désaccord. Il le fera contre les réticences de plusieurs autres Etats membres qui trouvent aussi l’ex-chef du gouvernement luxembourgeois trop fédéraliste à leur goût. Il le fera contraint et forcé pour beaucoup de ses membres mais il le fera parce que tous les grands partis paneuropéens l’exigeaient, que les conservateurs du Parti populaire européen (PPE), le parti de Jean-Claude Juncker, sont arrivés en tête des élections en mai et qu’il aurait été difficile de ne pas en tenir compte, bien que le PPE n’ait obtenu qu’une majorité relative à Strasbourg.
Le fait est que les électeurs en ont fait le premier parti européen et le fait est, avant tout, que la gauche, la droite, les centristes, les Verts et la gauche de la gauche s’étaient tous engagés à refuser en bloc l’investiture du Parlement à toute autre personnalité qu