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Libération

Fin de parti, ou fin de république?

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publié le 26 juin 2014 à 18h36

Dans l’histoire de la république française moderne - disons, pour faire court, la Ve agonisante-, ce qu’on appelle communément «les affaires» organise désormais la vie publique mieux que le suffrage universel qu’elles désespèrent. Leur flux va crescendo, que charrie le fleuve turbulent et capital des eaux fameusement glacées du calcul fameusement égoïste, et qui submergent tout : éthique, politique, esthétique, et l’humanité même, dans tous les domaines de la vie sociale, partout. Pas un jour sans cette plaie quotidienne. Car dans la religion universellement la mieux partagée, celle du profit, c’est pécher que n’en pas faire, quand l’idéologie qui la fonde regarde l’honnête homme, ex-simplet des évangiles, comme un imbécile achevé. Tu ne voleras point? Mais si, tu voleras ! Tu voleras de tes propres griffes. Tu seras un loup, mon fils, ou tu ne seras pas.

Ces affaires, on ne les recensera pas. Tout juste prétendra-t-on identifier, subjectivement ça va de soi, un saut qualitatif dans celles qu’incarne encore impunément le couple que forment Isabelle et Patrick Balkany, inamovibles et roublards édiles de Levallois-Perret, dans le département-coffre-fort des Hauts-de-Seine. Leurs frasques suscitent bien encore, ici et là, quelques ricanements affligés, quelques sautes d’humeur déjà indignées, mais de véritable colère, point. Personne ne songe à foutre le feu à leur hôtel de ville ni à brandir les piques sous leurs fenêtres. Ils ont beau, depuis le siècle dernier, serrer au plus