Il faudrait sans doute que je me félicite de la nomination tant espérée et tellement démocratique de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission et que je brame ma satisfaction à l’unisson de tous mes amis européistes (1).
J’ai un peu de difficultés à m’y résoudre, voyant mal comment un démo-chrétien, tête de liste du parti conservateur et longtemps Premier ministre d’un territoire défiscalisateur, serait capable de nous faire une Europe autre que celle du libéralisme bancaire. Et ce ne sont pas les pantomimes rosacées de nos sociaux-démocrates aux sabres en bois et aux renoncements déjà actés qui risquent de changer la donne.
J’y vois juste l’avancée de ce «ni droite ni gauche» qu’appellent de leurs vœux les «raisonnables» qui nous gouvernent, trop heureux de poser en pragmatiques centralisés, rejetant aux extrêmes ignominieuses les exagérés et les divergents des deux bords, mis illico dans le même sanglant panier populiste.
Ces théologiens du «tout est bien» et du «rien d’autre n’est possible» veulent nous faire croire que le temps des idéologies est fini. Comme si leur posture n’était pas la plus idéologue de toute, de celles qui s’avancent masquées de fausse évidence.
Laissons bébé Juncker, 60 ans aux tisons, s’ébattre dans ses langes inespérés de sauveur fédéraliste et concentrons-nous sur un autre enfançon, Raphaël de Monaco. Tout cela paraît à des années-lumière mais méfiez-vous des rapprochements indus entre résidents de confettis fiscaux.
Vu qu’Hollande n’a pas la nup