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Libération

Pour un Etat proxénète, encore et toujours !

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publié le 14 juillet 2014 à 18h06

Et voilà que resurgit le serpent de mer de la pénalisation des clients de la prostitution. Il scintille de ses écailles essentialistes et écume de bons sentiments bienséants.

Le Sénat n’en veut pas et il y a bien raison. Najat Vallaud-Belkacem s’arc-boute sans remords et elle a bien tort.

C’est quand même une contradiction insondable doublée d’un ridicule achevé que de permettre aux prostituées de racoler et dans le même temps, de vouloir criminaliser leurs sources de revenus.

Je pensais pourtant que ce gouvernement, si prompt à reculer en rase campagne sur des thèmes sociétaux d’envergure, allait laisser perdre cette vieille soupe abolitionniste et plier bagages sur cette prohibition qui s’avance masquée. Tu parles !

La Hollande compagnie, qui a déjà abjuré son keynésianisme pour serrer le corset austéritaire, aurait pu se refaire la cerise le temps d’une libéralisation des mœurs. Cela coûte peu, remet en phase avec les demandes ambiantes et fait briller la symbolique progressiste. Rien de rien. Valls régnant, la gauche qui, déjà, n’en avait pas fait lourd sous Ayrault, freine des quatre fers. Elle patine sur les rythmes scolaires et recule sur les ABCD de l’égalité. Elle met au clou la GPA et la PMA . Elle est nébuleuse sur l’euthanasie et à l’arrêt sur la légalisation du cannabis. Et même Taubira, la madone du mariage gay, s’interdit de trompeter ses intentions quand il s’agit de fermer les prisons, à tout le moins de nouer des bracelets de substitution pour rompre enfin avec