Il y a plus de dix ans que la France n’avait pas tué pour expulser. Abdelhak Goradia, un Algérien de 51 ans, a succombé le 21 août dans un fourgon de police, lors de son transfert du centre de rétention administrative à l’aéroport. Une source policière s’est hâtée d’évoquer une crise cardiaque, mais le parquet de Bobigny a révélé qu’il était mort d’asphyxie, et ses proches ont pu constater qu’il avait le visage couvert d’hématomes. Il appartiendra à la justice de déterminer les responsabilités exactes, mais on peut déjà l’affirmer : ce décès résulte d’une politique d’immigration.
D’abord, sous François Hollande comme sous Nicolas Sarkozy, il faut faire du chiffre. Manuel Valls s’en vantait en janvier : les expulsions forcées ont augmenté en 2013. Ensuite, la «double peine» n’a toujours pas disparu, c’est au sortir de prison, après avoir purgé sa peine, que l’homme a été emmené en rétention. Enfin, comme souvent, le ministère de l’Intérieur a pris de vitesse la justice : le 28 août, un juge devait se prononcer sur un référé, cet Algérien étant père d’un enfant français. Reste qu’aucun ministre n’a eu un mot pour cette famille. C’est peut-être une bavure policière, mais tout se passe comme s’il ne s’agissait nullement d’une affaire politique. Il est vrai que la droite n’en fera pas grief au gouvernement.
Le 13 juin, un adolescent rom était lynché à Pierrefitte (Seine-Saint-Denis). Darius (de son vrai nom Gheorghe), soupçonné d’une tentative de cambriolage, avait été enlevé par d