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Libération

Bienvenue dans le chaos…

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publié le 2 septembre 2014 à 18h06

Hier considérées comme intangibles, les frontières ne le sont plus et le seront toujours moins. On ne veut pas le voir et surtout pas le dire tant cela donne le vertige mais, entre le constant grignotage de l'Ukraine par Vladimir Poutine (lire pages 2 à 5) et l'essor de cet «Etat islamique» dont l'objectif premier est de créer un foyer national sunnite à cheval sur l'Irak et la Syrie, l'été a fini d'enterrer ce principe d'intangibilité sur lequel étaient fondées les relations internationales depuis la création de l'ONU.

C’est un tournant qui remonte, en fait, aux éclatements de l’Empire russe et de la Fédération de Yougoslavie. Le consensus avait alors été de faire des frontières intérieures de ces deux ensembles les nouvelles frontières internationales des Etats qui en sortaient. Les formes avaient été respectées mais il y eut, ensuite, l’affaire du Kosovo lors de laquelle, honteuses de n’avoir pas empêché le massacre de Srebrenica, les puissances occidentales ont prêté la main à un redécoupage de la Serbie.

Un précédent s’est ainsi créé qui a marqué, si ce n’est précipité, le début du changement en cours. Les Ecossais sont appelés à se prononcer, dans quinze jours, sur l’éventualité de leur sortie du Royaume-Uni. La Catalogne entend, elle aussi, organiser un référendum d’indépendance à l’automne. Chacun des conflits africains ou presque met