Menu
Libération

«Ça a presque marché !»

Article réservé aux abonnés
publié le 12 septembre 2014 à 19h26

Ce ne fut pas qu’un été de conflits et de «mauvaises nouvelles d’où qu’elles viennent», comme dirait mon collègue Philippe Djian. Il y eut aussi, dans la presse, quelques histoires réjouissantes. Quelques faits divers du côté du comique, de l’inventif, du poétique.

Ça se passe en Allemagne, une petite ville nommée Meppen. Un adolescent fait du canoë avec des copains sur un petit lac. Son téléphone tombe à l’eau. Il veut le retrouver. Il sait très bien que le téléphone est fichu, mais il veut récupérer des données. L’article que je lisais ne précisait pas de quelles données il s’agissait, ni si ce vœu était réaliste. Mais on peut imaginer ceci : que le matin même, le garçon avait rencontré une fille et obtenu son numéro de téléphone. Dans ce scénario, le portable qui tombe à l’eau n’est plus seulement une catastrophe, c’est une tragédie. Evidemment le garçon n’a pas noté le numéro sur un bout de papier : qui fait encore ça ? Alors ce téléphone et ses contacts au fond du lac, c’est la fin de l’histoire qui commençait, c’est la fille qu’il ne reverra jamais. Se dit-il, à 16 ans. Le garçon veut emprunter au club nautique une combinaison de plongée. Mais je ne pense pas qu’on fasse beaucoup de plongée sous-marine dans les lacs de Basse-Saxe. Je n’ai pas tous les détails. En tout cas, il ne trouve pas ce matériel-là. Mais c’est tout seul et très décidé que notre héros revient, à la nuit tombée, au bord du lac.

Il s'est procuré une solide pompe à eau. Il plonge le tuyau d'évacuation