Menu
Libération

La nouvelle guerre d’Irak et ses limites

Article réservé aux abonnés
publié le 16 septembre 2014 à 18h46

Non, le laissez-faire n’était pas une option. C’eût été pure folie que de laisser des illuminés de la pire espèce se tailler un Etat à cheval sur l’Irak et la Syrie, en plein cœur du Proche-Orient, puisqu’ils auraient alors multiplié leurs massacres contre les chiites, les chrétiens, les yazidis et tous ceux des sunnites qui ne partagent pas leur fanatisme, qu’ils se seraient créé une place forte face aux côtes européennes, qu’ils auraient tranquillement pu continuer à recruter de futurs kamikazes prêts à frapper Paris, Londres ou Berlin et que le nombre de réfugiés fuyant leur barbarie aurait été décuplé alors même que les tensions économiques et politiques que connaît l’Europe limitent fortement ses capacités d’accueil.

Il ne fallait pas rester inactif. Il fallait constituer cette coalition afin que les monarchies pétrolières partagent les coûts de l’intervention et qu’elle ne puisse pas être dénoncée comme une croisade contre l’islam. La France a eu raison d’appeler les Etats-Unis, l’Europe et le monde musulman à se mobiliser mais il n’en reste pas moins que c’est dans un inextricable bourbier que les Occidentaux vont mettre le pied et qu’il leur faudra savoir s’en extraire aussitôt qu’auront été réduites les capacités de nuisance de l’Etat islamique.

Dans un Proche-Orient promis à des décennies de conflits internes, tout autre objectif serait illusoire car il n’est plus possible d’y maintenir les frontières tracées par les puissances coloniales aux lendemains de la Premièr