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Le permis d’être parent

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publié le 26 septembre 2014 à 17h16

Le plus critiquable dans l’actuelle question de la gestation pour autrui (GPA), c’est sa parenté avec l’assistance médicale à la procréation (AMP). La collectivité et les individus dépensent des sommes considérables pour «fabriquer» des êtres humains. Il s’agit là d’un véritable gâchis : il y a, en France et dans le monde, des milliers voire des millions d’enfants déjà «fabriqués», victimes d’abandons et d’autres formes de maltraitance plus horribles encore, qui ne rêvent que d’avoir des parents aimants et dévoués. Or, depuis quelques décennies, les sociétés européennes voient d’un si mauvais œil les adoptions qu’elles ne cessent de les entraver. Comme si en matière de filiation, elles préféraient la dépense, l’effort et le malheur à la gratuité, la facilité et la félicité. Ainsi, considèrent- elles que l’acharnement procréatif est un meilleur choix que la circulation d’enfants déjà nés.

Quelle raison trouver à une telle déraison ? L’argument le plus répandu est celui de la lutte contre les inégalités de classes. L’adoption semble être une sorte de vol que les riches commettraient sur les plus pauvres. Si la misère empêche de profiter des biens élémentaires - y compris d’un toit ou des soins médicaux -, les pouvoirs publics refusent qu’il en soit de même avec le fait d’élever les enfants que l’on a conçus. Comme s’il était plus important d’être parent que de se loger, de manger à sa faim ou de pouvoir se soigner les dents.

Or, si l’on demande des permis et des diplômes pour pr