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Libération

Tenir «bon», ne rien lâcher

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publié le 3 octobre 2014 à 17h06

Pendant ce temps, que faisons-nous ? Tout se passe comme si nous étions tous à la fois ébranlés et parfois sidérés par la violence de l’époque et de ce qui y fait retour, aussi bien en France qu’à l’étranger, et en même temps, pas assez ébranlés quand même - et heureusement peut-être -pour ne parler que de cela, se mobiliser à chaque fois par milliers ou par millions, défiler dans les rues et marquer par une clameur commune une résistance qui l’est aussi. Serait-ce que les choses ne sont pas graves ? Des partis d’extrême droite en Europe, et de plus en plus en France, qui entrent dans toutes les sphères de la société et de la politique ; des agitateurs racistes (faut-il ajouter en distinguant : et antisémites ?) ayant pignon sur rue et sur la Toile ; une situation internationale qui relance la «guerre contre le terrorisme» et même la guerre froide, vingt-cinq ans tout juste après la chute du mur de Berlin, que certains voudraient voir reconstruit à l’est de l’Ukraine, alors que l’ouverture devrait relier tout le continent. Et même le Brésil où l’opposition - ce dimanche - de deux candidates issues du parti de Lula serait magnifique si l’une des deux n’était poussée par une ferveur plus religieuse que politique, menaçant la séparation du politique et du religieux (comme nous le disaient là-bas de nombreux amis) jusqu’à l’école, conduisant ses électeurs à voir une intervention divine dans la mort de son prédécesseur en avion.

Non, ce n'est pas que les choses ne soient pas grave