Le mot safari est un mot swahili qui veut dire «voyage». Me voilà embarquée dans une jeep avec deux Park Rangers. Ça se passe à Hlane, au Swaziland. La veille, j’étais au Mozambique pour un festival littéraire consacré à la mer.
Trois rhinocéros blancs viennent boire à la mare, juste devant la jeep. Ce sont de belles bêtes, certes, mais on se croirait un peu à Thoiry. Leur proximité immédiate a quelque chose de décevant. Et quelques heures de jeep plus tard, nous aurons vu des phacochères, un crocodile, des hippopotames, des girafes, des éléphants, des lions. Et des centaines d’antilopes, impala, nyala et gnou (car j’apprends que le gnou, malgré son allure bovine, est une antilope).
C’est la vignette de l’Afrique telle que je ne l’avais jamais vue. Les seuls autres animaux sauvages que j’ai jamais vus en Afrique étaient morts. Braconnés. On m’a beaucoup parlé, au Niger, du dernier troupeau de girafes «libres» de tout l’Ouest africain, à une heure environ de Niamey. Toutes les autres girafes sont dans des parcs. Malgré sa viande tendineuse, la girafe se mange, et elle pâtit aussi de la concurrence territoriale humaine.
Les parcs animaliers, comme le célèbre Kruger en Afrique du Sud, sont tous des enclos, et hors de ces enclos, il n’y a plus d’animaux. Des enclos très vastes, certes ; mais des embouteillages s’y forment le week-end. Et quand ces parcs sont un peu plus sauvages, un peu plus bricolés, comme au Swaziland, ils sont aussi plus petits, et on finit vite par buter sur le