Parfois, la technique nique l'éthique. Parfois, la science démantibule les consciences. Et je trouve ça assez régalant, même si ça ouvre de grands vides interrogatifs sous les talons aiguilles des working girls et sous les roues des poussettes des générations futures.
Revenons sur cette histoire de procréation différée dans la Silicon Valley (1). Imaginez ça ! Facebook et Apple proposent aux femmes en âge de procréer de financer la congélation de leurs ovocytes. Ainsi, elles pourront faire des enfants à l’heure de leur choix et, en attendant, auront tout loisir de se dévouer corps et âme à leur entreprise.
Main-mise de l'employeur sur le privé ? La première réaction est un mouvement de recul. Non, mais, de quoi je me mêle ? Qu'est-ce que c'est que cette emprise réactivée du capital sur le privé ? Non seulement, nos nouveaux maîtres, la bande à Gafa (Google, Apple, Facebook, Amazon), se débrouillent pour ne pas payer d'impôts et s'affranchir des tutelles collectives qu'étaient les Etats, mais en plus, ils nous imaginent un univers de molle coercition. Ils voulaient déjà séquencer l'ADN et trier l'embryon pour tuer la mort, au risque de l'eugénisme. Ils veulent maintenant contrôler l'horloge biologique des génitrices salariées, avant que l'utérus artificiel ne prenne le relais. Dit comme ça, c'est un peu comme si Gafa avait pris le docteur Mabuse comme DRH.
Libération des déterminismes ? On peut