Les Etats-Unis votent le 4 novembre. Ces élections de mi-mandat pourraient faire perdre le Sénat à Barack Obama qui s’en trouverait plus paralysé que jamais. Elles pourraient donc beaucoup peser sur les processus de décision de la première puissance économique et militaire du monde. L’enjeu est important. Le suspense est grand mais cela suscite si peu d’interrogations, si peu d’intérêt même, chez les alliés des Etats-Unis qu’un politologue américain me demandait, le week-end dernier, pourquoi l’Europe restait si profondément indifférente à ce scrutin.
J'ai bien dû lui avouer que, tout journaliste que je sois, je n'y pensais moi-même guère et que c'était, effectivement, étrange après sept décennies durant lesquelles le monde avait vécu au rythme du calendrier électoral américain. Tous les quatre ou deux ans, il avait été considéré comme normal que les grands dossiers internationaux du moment soient remis aux résultats de la présidentielle des Etats-Unis ou des midterms lorsqu'elles pouvaient y faire passer le Congrès dans de nouvelles mains. Ils l'étaient, en effet, mais là, oui, c'est vrai, pour la première fois, plus personne, nulle part, ne raisonne ainsi.
Interrogatif, le regard de mon interlocuteur pesait sur moi et j’ai finalement dû lui donner l’explication qui me semblait évidente, lui dire que nous avions apparemment fini par intégrer le fait que les Etats-Unis n’étaient plus aussi importants qu’hier dans le monde d’aujourd’hui - plus aussi totalement détermin