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Libération

Les dangers nommés Poutine

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publié le 28 octobre 2014 à 17h26

C’est une fausse valeur. C’est un homme dangereux pour son pays et le monde, mais le fait est que ses admirateurs sont légion et que les raisons en sont claires. En Russie, d’abord, ses électeurs savent gré à Vladimir Poutine de leur avoir rendu la Crimée après avoir empêché, en Tchétchénie, que la Fédération de Russie ne se défasse à son tour, par morceaux, exactement comme le bloc soviétique avait successivement perdu ses marches d’Europe centrale, puis cet ensemble de pays limitrophes, asiatiques et européens, dont les tsars avaient constitué l’empire que continuait l’URSS.

Pour les Russes, Vladimir Poutine incarne une fierté retrouvée, un coup d’arrêt mis au démantèlement de leur aire d’influence et une image d’eux-mêmes, surtout, autrement plus valorisante que celle donnée par Boris Eltsine. Sportif et tout en muscles, l’homme qui ne boit pas et tient la dragée haute aux Américains a succédé à un alcoolique dont les moments de lucidité étaient rares et la diplomatie platement alignée sur celle des Etats-Unis. Mais pourquoi a-t-il également tant d’admirateurs de France en Italie, d’Allemagne en Grande-Bretagne ?

L’explication est, là, multiple. Une partie des gauches, et des gaullistes en France, lui est reconnaissante d’affirmer un contrepoids aux Etats-Unis. Dans ces courants politiques, le poutinisme est un avatar de l’antiaméricanisme. Dans les milieux d’affaires, il est la simple expression d’intérêts à court terme puisque tout ce qui contrarie le président de la Fédé