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Libération
no smocking

Révo’ cul’ à «Libération» (épisode 9)

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publié le 30 octobre 2014 à 19h26
(mis à jour le 30 octobre 2014 à 23h14)
C’est donc aujourd’hui fin octobre, fin de préavis et fin de partie pour le chroniqueur achevant de revisiter un quart de siècle de révolutions culturelles à Libération, et les raisons bonnes et mauvaises qui firent et défirent No Smoking.

Parmi cent autres et plus encore qui firent ce journal, je me souviens de Louis Skorecki (il quitta le journal au printemps de 2007, lors du re-retour de Laurent Joffrin), et plus particulièrement de Louis Skorecki organisant un jour à des fins obscures ce sondage express devant les machines à café : «De l'amitié, de l'amour ou du travail, tu mets quoi devant, toi ?» Et comme, interpellé, je lui répondais que «le travail, bien sûr», il me gratifia d'un laconique : «T'es moins con que je croyais.»

C’était son genre, à Louis, ce poète que la jeunesse et les vieillards regardaient avec des yeux ronds ou furieux arpenter pieds nus en toutes saisons «la vis» (vous savez, la rampe distribuant hier les parkings d’un garage, aujourd’hui les plateaux de la rédaction, et demain… mais demain est une autre histoire), et qui incarnait admirablement ce que pouvait être ici le travail : la tête et les pieds, ceux-ci évidemment au service de celle-là, comme auparavant le pétard vespéral inspirant les tables d’édition. C’était avant les interdictions de fumer partout, bien sûr…

En la matière, on sait des usines («l'usine», c'est depuis quelque temps le nom que je donnais à l'immeuble de Ledoux et de la rue Béranger) ayant recyclé avec profit des apparences de coolitude très «hype», avec garderie d'enfants, manucure et salle de gym dans les murs, et autres moyens appropriés pour ramener le temps de travail (sinon sa pénibilité) de l'employé à celui du mineur de Ge