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Libération

Picasso, Staline et l’idéologisme

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par Nathalie Heinich
publié le 31 octobre 2014 à 18h36

L'actualité culturelle est picassienne : l'hôtel Salé vient de rouvrir, les Cahiers de l'Herne publient un numéro sur Picasso. Un article de l'historienne Annette Wieviorka y raconte en détail le scandale que causa chez les communistes le dessin commandé à Picasso par Aragon en mars 1953, à la mort de Staline, et publié à la une des Lettres françaises. Les protestations, immédiates, prennent vite un tour politique : dans un communiqué, le secrétariat du parti «désapprouve catégoriquement» la publication du «portrait du grand Staline par le camarade Picasso». La revue publie les lettres des peintres André Fougeron, parlant de «profanation», et d'Edouard Pignon, qui dit son «indignation» et sa «colère» pour cette «impudeur». Les courriers stigmatisent une «agression contre Staline», un dessin «ignoble», «ridicule», un «manque de respect», une «charge», une «hideuse figure», un «outrage»,