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Chronique

Etre mère ? Pas avant 50 ans

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Un enfant «quand je veux», clamaient les anciens slogans. Mais alors, pourquoi cette furie, cette rancœur actuelles ?
caricature de Marcela Iacub format 24x36
publié le 7 novembre 2014 à 18h56

Congeler les tissus ovariens pour retarder la maternité irrite certaines femmes qui se disent féministes. Pourtant, l’avortement sert aussi à cela : à reporter la maternité. Un enfant «quand je veux», clamaient les anciens slogans. Mais alors, pourquoi cette furie, cette rancœur actuelles ? On affirme que la possibilité de faire naître des enfants à partir des tissus congelés diminue après 40 ans. Pourquoi est-ce si grave qu’une femme assume en connaissance de cause le risque de ne pas enfanter ? Ces féministes, gardiennes des intérêts des femmes, devraient alors militer aussi pour l’interdiction de l’avortement à partir de 40 ans car les risques de tomber enceinte chutent avec l’âge. Tout au moins l’interdire à celles qui n’ont pas encore enfanté. Mais une telle idée leur semblerait insoutenable.

Au fond, le grief qu’elles adressent à la congélation d’ovocytes est tout autre. Ce qu’elles reprochent à cette technique, sans l’avouer, c’est qu’elle étend la liberté des femmes. Elle leur permet d’enfanter avec leurs propres ovules jusque très tard et d’avoir, comme les hommes, les mêmes pouvoirs de procréer au-delà de 50, 60, 70 ans.

Pourquoi ce grief envers les femmes ? Pourquoi vouloir restreindre leurs droits au lieu de les développer ? Une réponse pourrait être celle-ci : en réalité, les féministes ne veulent pas de l’égalité hommes-femmes. Elles ont en tête un modèle familial dans lequel la jeune mère doit sacrifier son activité professionnelle pendant de nombreuses années p