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Libération

Le compromis obligé entre la Russie et l’Europe

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publié le 18 novembre 2014 à 17h06

Non ! La crise ukrainienne est si porteuse de dangers si multiples qu’on ne peut pas la laisser s’approfondir sans réagir alors même qu’un compromis - fédéralisation et finlandisation - est aussi possible qu’indispensable.

Ce n’est pas que le monde soit menacé d’une nouvelle guerre froide. Tant de nouvelles puissances se sont maintenant affirmées, la Russie est tellement affaiblie et l’Amérique tellement incapable d’imposer quelque ordre international que ce soit, qu’on n’en reviendra pas au face à face nucléaire entre deux camps. Cette crainte-là est infondée mais les dangers d’aujourd’hui ne sont pas moins grands que ceux d’hier.

Le premier serait de laisser sombrer l’ONU dans la même agonie que la Société des nations avant-guerre alors que les foyers de tension sont toujours, et partout, plus nombreux et qu’il n’y a plus ni blocs ni équilibre de la terreur pour faire respecter un semblant d’ordre international. Il n’y aurait plus de consensus possibles entre les grandes puissances face à l’implosion du Proche-Orient ou aux dangers de prolifération. Au sens propre du terme, ce serait l’anarchie mondiale et le deuxième danger serait de voir se sceller une véritable alliance entre la Chine et la Russie.

Ce serait grave puisque le Japon, l’Inde et toutes les autres nations asiatiques auraient tout motif de s’en inquiéter, que les Etats-Unis se sentiraient plus défiés que jamais par la montée en puissance chinoise et que toute la zone pacifique entrerait dans une ère d’incertitud