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Tribune

Elections, arrosage universel

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publié le 21 novembre 2014 à 19h06

Professeur(e)s Toc et Zoc, vous êtes les spécialistes mondiaux de toute situation. Que nous décryptez-vous cette semaine ?

Pr Toc : Parlons clientélisme. Il semblerait que Serge Dassault ait une vision plus démocratique de son argent que Liliane Bettencourt. Ce n'est pas ses amis qu'il couvrirait d'or, mais de simples citoyens, des êtres dont la principale vertu consiste à être en droit de voter. Chez lui, l'électeur est roi.

Pr Zoc : Il y en a qui promettent pour après et d'autres qui paient comptant. L'électeur a alors moins de risques de se faire berner. L'élu ne s'engraisse pas sur le dos de l'électeur. Quand on parle corruption des hommes politiques, d'habitude, on n'imagine pas dans ce sens. Là, l'argent circule du bon côté de la frontière.

Pr Toc : C'est comme au loto, tous les électeurs ont leurs chances. 100% des corrompus s'étaient inscrits sur les listes électorales. Quelle meilleure manière de lutter contre l'abstention que de récompenser les bons votants ? Au lieu d'attendre les fruits hypothétiques de la croissance, l'électeur touche le capital directement.

Pr Zoc : Il s'agit de redistribution, du plus riche aux moins riches, d'une charité qui semble au premier abord désordonnée mais qui est quand même très ordonnée puisqu'elle finit par soi-même. C'est du gagnant-gagnant : les électeurs sont contents d'avoir un petit pécule et le maire d