C'est un mieux, mais ce n'est qu'un mieux qui ne suffira bien sûr pas. Avec le long retard qu'elle met toujours à sortir de ses certitudes et prendre les bonnes décisions, Mme Merkel a enfin fini par accepter la nécessité de relancer la croissance en Europe en recourant à l'investissement, aussi bien paneuropéen que national et franco-allemand.
Elle a ainsi cédé aux abjurations de la France, du FMI, des Etats-Unis et de la plupart des pays de l’Union. Elle ne l’a fait qu’après avoir été rassurée par l’évolution des politiques françaises vers plus de réformes structurelles de plus en plus profondes. L’Allemagne, en un mot, en revient à un peu de Keynes et de relance budgétaire tandis que la France en vient à un peu d’Adam Smith et de déréglementation du marché du travail et, compromis obligé, l’addition de ces deux évolutions marque un tournant qui va se jouer en trois temps.
Ce mercredi, d’abord, la nouvelle Commission présentera aux eurodéputés les grandes lignes du plan d’investissements de 300 milliards d’euros que son président, Jean-Claude Juncker, avait promis de lancer au printemps, alors qu’il n’était encore que candidat à ce poste. Il y aura, ensuite, la publication, jeudi, des propositions sur les possibilités d’investissements franco-allemands et de rapprochement des économies française et allemande que Paris et Berlin avaient demandées, il y a un mois, aux économistes Jean Pisani-Ferry et Henrik Enderlein. Quant au dernier acte, il est pour mardi prochai